Tercios : recorte / Alejandro Talavante / élevage de taureaux dans les Landes

10 mai 2008
25m 21s
Réf. 00652

Notice

Résumé :

Reportage sur la tauromachie dans les landes. Concours de "recorte" et de tauromachie de rue dans l'arène de Parentis, portrait du matador Alejandro TALAVANTE et zoom sur l'élevage landais de taureaux de combats de José et Guillaume Bats.

Type de média :
Date de diffusion :
10 mai 2008

Éclairage

C'est en décembre 2006 que commence véritablement l'histoire de l'élevage de « Casanueva ». L'idée en est née dans la famille Bats après un accident du fils, Guillaume, passionné de tauromachie depuis l'enfance comme son père, José, ancien sauteur puis entraîneur de vaches landaises. L'opportunité leur fut donnée cette année-là d'acquérir d'une part un vaste domaine (aujourd'hui 60 hectares) au lieu-dit « Maisonnave » (aussitôt traduit en espagnol « Casanueva), sur la commune de Montsoué, près de Saint-Sever, et surtout de pouvoir négocier l'achat de 20 mères et d'un taureau reproducteur (semental) chez les frères Gallon, éleveurs installés au Mas-Thibert, près d'Arles. Ces bêtes étaient d'origine Hermanos Sampedro, et donc du sang des Juan Pedro Domecq y Diez. C'est avec cette même famille Gallon que de nouveaux échanges et des essais eurent lieu dans les années suivantes, en vue d'améliorer encore l'élevage landais. Guillaume Bats privilégie pour le moment les novilladas sans picadors, dans lesquelles il fit débuter son bétail en 2010. Il possède aujourd'hui près de 110 têtes dans ses prairies de Montsoué.

La devise de la ganaderia associe le vert et le violet, et la marque des oreilles (« escoussuro » en provençal) a la forme d'une demi lune haute aux 2 oreilles

François Bordes

Transcription

(Musique)
Guillaume Bats
Je suis avec elles tous les jours, et ça m’a appris déjà à rester modéré dans les ambitions d’une ganaderia. Parce que quand on croit que tout va bien, c’est là où il y a des fois des problèmes, des vaches malades et plein de problèmes qui arrivent. Et elles m’ont appris beaucoup aussi sur moi, parce que je savais que je voulais faire ça ; mais elles, d’être au contact de toutes ces bêtes au jour le jour, je me suis vraiment rendu compte que j’ai été vraiment fait pour ça. Donc en fait, elles m’ont conforté dans ma vie de ganadero.
Jean-Michel Mariou
Bonjour à tous, ce jeune garçon passionné qui parle de ses vaches avec tendresse, il s’appelle Guillaume Bats. Et il s’est lancé, voici un peu plus d’un an, dans l’élevage de taureaux de combat. Nous irons le visiter dans le Gers et dans quelques instants. Alejandro Talavante sera aussi parmi nous pour parler de son toreo vertical et austère, inspiré de Manolete et de José Thomas. Mais tout de suite, c’est à une autre forme de tauromachie que l’on commence à peine à découvrir en France que nous allons nous intéresser. Une tauromachie qui est née dans la rue, et qui depuis quelques années a trouvé en Espagne une place dans les plus grandes arènes du pays. Les recortadores ont inventé une autre manière de se mesurer au taureau. Quelque chose qui a à voir d’ailleurs avec les tauromachies françaises, landaises ou camarguaises, un compromis entre les esquives et les sauts. Les taureaux ressortent intacts de l’arène, repartent tranquillement chez eux sans blessure, sans stress. C’est la tauromachie des époques modernes. Mais vous allez le voir, c’est aussi très spectaculaire et très plaisant. À la fin du mois de juillet dernier, dans les arènes de Parentis a eu lieu le premier concours français de recortadores. Et ça commence comme dans toutes les arènes du monde, par le débarquement des taureaux.
(Musique)
Vincent Gaüzère
C’est une tradition séculaire, ça existe depuis des milliers d’années, certainement même un peu avant la corrida de Roméro. Les taureaux toujours en Espagne ont envouté les gens, et on les torréait à Catolympio dans des rues et dans des places avant de les mettre dans des arènes. C’est un spectacle qui, avant tout, est un spectacle normalement de rue. Depuis quelques années, des organisateurs ont décidé de faire des concours. C’est quelque chose de très récent qu’on peut mettre un peu en opposition avec la tauromachie, la corrida espagnole, qui est réservée à une certaine élite. Je parle de ceux qui vont dans l’arène devant le taureau. Le recorte, c’est le quidam de la rue qui s’approprie le taureau, qui va prouver un peu sa vaillance. Ça a été créé du côté de Valence Castillonnès. Et un des plus grands championnats actuellement, c’est celui de Valence avec celui de Saragosse. Et d’une dizaine et une quinzaine qui se faisaient jusqu’à il y a trois ou quatre ans, on est passé à plus d’une centaine ; ce qui à mon avis n’est peut-être pas une bonne chose. Ça popularise la chose, mais au niveau de la qualité, il peut peut-être y avoir une légère baisse. Mais enfin, ça crée aussi de nouvelles envies chez les jeunes. Diverses figures sont possibles, donc il y a les recorte ; c’est-à-dire comme les banderilleros, aller vers le taureau, laisser venir le taureau, et au dernier moment, d’un coup de rein devant les cornes, s’échapper. Il peut y avoir des sauteurs. Alors maintenant qu’évolue un peu cette activité, on voit de plus en plus de sauts variés. Avant, c’était surtout des sauts à pieds joints, maintenant, on peut voir des sauts périlleux, des sauts de l'ange, des sauts périlleux vrillés, tire-bouchon comme ils appellent là-bas. Ensuite, il y a la technique du quiebro. Alors, le quiebro, ça peut aussi se conjuguer de diverses manières, puisqu’on peut atteindre le taureau les mains dans les poches, on peut l’atteindre en marchant. On peut le kiorer de dos.
(Bruit)
Vincent Gaüzère
Du côté de Valence, dès tout jeunes, les gamins se mettent face à des taureaux énormes, et ils sont spécialisés eux dans le recorte pur, très nerveux. Donc, le recorte, c’est vraiment la spécialité valencienne. Du côté de Teruel, il y a un peu plus de gars qui s’adonnent au quiebro. Après, du côté de Navarre, ils font un peu tout. C’était une des premières régions d’ailleurs où se pratiquait ce genre d’activité.
(Musique)
Vincent Gaüzère
On peut dire qu’en France, il y a actuellement 7 ou 8 recortadores, mais personne n’est professionnel. En Espagne, très peu en vivent, deux ou trois. Il faut dire que ces gars-là viennent pour trois fois rien au niveau de l’argent. Ce qui les intéresse, c’est la prime à la fin qui est donnée au premier, au deuxième ou au troisième. Il y a quelques années, il fallait même payer pour s’inscrire au concours.
(Musique)
Jean-Michel Mariou
Les recortadores à Parentis en Born au mois de juillet dernier. La Liga espagnole a commencé le 12 avril à Lasvente à Madrid. Et le concours goyesques de Mostoles, un des grands rendez-vous de début de saison a eu lieu samedi dernier. Maintenant que vous savez ce que c’est qu’un concours de recortadores, vous allez surveiller les affiches. Deuxième rendez-vous de ce nouveau numéro de Tercios, le matador de taureau, Alejandro Talavante. Originaire de Badajoz, lancé voici trois ans comme un phénomène inespéré et mystérieux comme le successeur du grand José Thomas ; qui à cette époque, c’est vrai, ne parlait pas encore de revenir aux affaires. D’ailleurs, c’est Antonio Corbacho, le gourou, l’inventeur de José Thomas, qui a lancé Talavante, et qui gère aujourd’hui sa carrière. Depuis, Talavante est un des toreros qui rentre dans les compositions des cartels de toutes les grandes ferias. Mais il a eu aussi souvent du mal à confirmer avec la régularité indispensable pour rejoindre les toutes premières places. Mais ça évidemment, c’est le plus compliqué. Nous l’avons rencontré le mois dernier près de Séville, où il était occupé à parfaire sa préparation.
(Bruit)
Alejandro Talavante
Je n’aime pas torréer les vaches, elles sont trop rapides et je n’aime pas faire des passes juste pour faire des passes. Elles chargent continuellement presque sans réfléchir, c’est l’inverse du taureau. Les vaches m’enlèvent le temple, c’est pour cela que je n’aime pas les torrer. Mais en revanche, devant le taureau, tu apprends plus lentement. Avec un taureau, il faut faire très attention quand tu tentes quelque chose. Tu dois bien calculer ce que tu vas entreprendre, car si tu te trompes, le taureau peu t’attraper. Et j’essaie de trouver et de mettre en pratique de nouvelles choses que les autres toreros ne font pas.
(Bruit)
Alejandro Talavante
Je crois que c’est quand on est enfant qu’on torrée le mieux. Il n’y a pas de contrainte, ni d’obligation de réussir. Tu t’exprimes de façon naturelle sans forcer ton style. Quand tu es jeune et que tu descends de la murette pour torrer une vache, tu fais comme tu le sens. Après bien sûr, tu progresses, tu torrées de mieux en mieux. Mais tu perds ce côté naturel et cette pureté que tu avais quand tu avais, quand tu étais enfant. C’est cette pureté que je recherche. Aujourd’hui, les toreros connaissent parfaitement la technique. Ils savent très bien torréer, mais moi, je préfère avoir la sensation de savoir que le taureau peut me prendre par la passe que j’ai préparé. Ou alors, c’est le contraire, tu réussis un truc, et tu pensais l’avoir loupé au départ. Oui, je suis arrivé à mieux dissimiler cette façon de torrer en quitte ou double. J’y mets des nuances, je sais que ça ne se voit pas trop. Mais les après-midi où tu triomphes, les gens se rendent compte que tu te l’es joué à fond. La cape, il faut la manier avec beaucoup de temple. Il faut aussi de l’élégance et de l’esthétique. À la cape, il ne s’agit pas de soumettre le taureau, mais plutôt de l’accompagner quand il passe devant toi. J’essaie donc d’être le plus pur et le plus esthétique possible. À la muleta, je cherche l’authenticité et le placement parfait, là où le taureau charge et revient de lui-même. Il faut que je trouve l’endroit exact ou très près du taureau, je puisse à la fois lier les mouletasso et les prolonger au maximum. Tout cela doit être harmonieux. Si tu es bien placé, le taureau va charger. D’ailleurs, pratiquement tous les taureaux le font. C’est vrai aussi que parfois, tu te fais prendre, mais quand tu as trouvé l’emplacement exact, la plupart des taureaux te récompensent en chargeant. Le problème, c’est que tu dois être très concentré et fort, aussi bien physiquement que mentalement. Ce n’est pas facile de trouver ce fameux placement, et en plus, quand tu y es, il faut en profiter et bien torrer. Mais c’est là où tu gagnes de l’argent en fait. Moi, j’ai eu la chance de la découvrir très jeune. Je n’ai plus cherché ce fameux placement. Et Antonio Corbacho mon Apoderado me l’a appris très tôt. Mais je devais le trouver aujourd’hui, je pense que ça serait beaucoup plus compliqué.
(Bruit)
Alejandro Talavante
Il y a des après-midi où tu es littéralement en transe, tu oublies tout le reste. L’important, c’est toi-même et tu te fiches de la terre entière. L’essentiel, ce qui compte, c’est la relation que tu partages avec le taureau. Il t’apprend aussi à mieux te connaître, et il te fait comprendre qu’il est bien avec toi, et qu’ensemble, on peut prendre du plaisir.
(Bruit)
Alejandro Talavante
Ma main gauche m’a tout donné, elle m’a permis de triompher, de vraiment ressentir ma tauromachie et de rendre heureux le public.
(Musique)
Journaliste
L'an passé à Safra, c’est cette main gauche, à la fois redoutable et douce, qui a offert aux spectateurs une série exceptionnelle de doses naturelles. Dans le souvenir de la fiction, il y a aussi gravé dans la mémoire des pierres de la maestransa une naturelle insensée. Sinon, dans le tore de l’espace, que les journaux la décrivent comme une naturelle surnaturelle.
(Bruit)
Alejandro Talavante
Cette naturelle de Séville a été si importante pour moi qu’il y a eu un avant et un après dans ma saison. Ah, j’ai été fou de joie. Et grâce à cette passe unique, j’ai ouvert la porte du prince. Et je me rappelle que quand je suis sorti des arènes en triomphe et que je suis monté dans le fourgon pour revenir à l’hôtel, sur le trottoir, les gens refaisaient cette naturelle et c'était vraiment superbe. C’était vraiment superbe.
(Bruit)
Alejandro Talavante
Le public m’exige autant que si j’étais une figura. C’est bien, c’est normal parce que c’est le public qui m’a défini comme une figura alors que je n’étais qu’un novillero. On me traitait de véritable phénomène sans avoir pris encore l’alternative. Ah oui, tu penses, ça m’a fait un choc. Il a fallu que je m’habitue à cette pression particulière qui est arrivée tout d’un coup. C’est assez difficile de gérer tout cela. Oui, tu te peux passer de l’euphorie absolue à la plus grande tristesse. Tu as beau être entouré de gens, tu te sens seul. C’est un monde assez compliqué, ce n’est pas facile de vivre au milieu de tout cela. Être entourés de gens et te sentir toujours seul, ça finit par peser. En définitive, tu ne dépends que de toi-même. C’est bien joli, mais celui qui te nourrit, c’est toi, pas les autres. Alors parfois, cette pression, mais ça donne à réfléchir. C’est la liberté et c’est le prix à payer.
(Bruit)
Jean-Michel Mariou
Alejandro Talavante, que l’on verra encore cette année dans toutes les grandes ferias. Il est temps maintenant de retrouver Guillaume Bats et son père dans les environs de Saint-Sever sur les terres de Casa Nueva, l’élevage qu’ils ont créé de toutes pièces il y a un peu plus d’un an. Un accident de moto ou une ligne de vie brisée qu’il faut bien apprendre à redessiner, un peu différente de ce qu’on avait imaginé jusque-là ; et la tentation d’un pari qui se met à travailler les deux hommes. Et si Guillaume, passionné de taureau, devenait ganadero, éleveur de taureaux de combat. Quelques mois et quelques plans sur la comète plus tard, le rêve est devenu réalité même si comme souvent dans cette profession difficile, tout reste encore et toujours à inventer.
(Musique)
Guillaume Bats
Un jour, on était sur internet, on a trouvé cette propriété à vendre. On a dit, oh tiens, ça serait sympa d’aller voir. On est venu voir ici, et quand on a vu la configuration du terrain, on a dit, ici il faut y mettre du taureau, le terrain s’y prêtait. Puis, on est parti comme ça dans l’aventure. On s’est lancé, on a acquis les terres, et puis après, il restait la démarche de trouver quel bétail on aimerait élever. Puis on est tombé…, enfin moi personnellement, je suis tombé sur la corrida d’Orthez 2006 de la famille Galon qui m’avait beaucoup plu, notamment un taureau de Sanchez Vara ; qui prend trois piques, qui permet une faena. Et ce jour-là, je me suis dit, voilà, c’est ce bétail-là que j’aimerais élever.
Journaliste
À Orthez, ce dimanche 23 juillet 2006, c’est ce beau taureau noir des frères Galon, Veneciano au numéro 79 qui tape dans l’œil de Guillaume Bats. C’est ce bétail-là que je veux élever, ruminait-il sur les gradins. Michel et Jean-Pierre Galon sont installés à Mas-Thibert en Camargue. Et leurs taureaux, qui viennent de l’élevage Hermano San Pedro, descendent directement de la grande lignée de Juan Pedro Domecq.
(Bruit)
José Bats
On cherchait un petit peu, on est allé quand même à l’Andalousie, enfin, on a regardé un petit peu ce qui se faisait. Mais le plus pratique pour nous, c’était bien sûr de faire venir des vaches de sud-est. Bon, il avait posé, parce que c’est lui qui s’occupe un petit peu de tout ce qui est bétail. Il avait posé la question à d’autres. Et c’est Galon, les Galon ça a vraiment bien accroché. Vu le type de bétail aussi, ça nous convenait parfaitement.
(Bruit)
Guillaume Bats
J’ai rencontré la famille Galon en août 2006. Donc, on a commencé à en parler. De suite, Michel m’a dit oui, contrairement à certains que j’avais sondés avant, qui n’étaient pas très chauds pour me vendre des bêtes. Et Michel de suite a été intéressé par mon projet. Il a vu que j’avais la passion, que c’était vraiment quelque chose, je voulais vraiment le faire. Donc, ça commençait en août, on est resté un petit peu en négociation, le temps de voir les bêtes au camp pour savoir celles qu’on avait sélectionnées par rapport aux familles et tout ça. Donc, les bêtes sont arrivées ici à mon souhait en décembre 2006, le 5 décembre 2006. Il y a d’abord 20 mères qui sont arrivées avec le semental, et 10 supplémentaires qui sont arrivés après en juillet 2007. Donc là aujourd’hui, on compte 30 mères et un semental originaire de San Pedro, donc du Juan Pedro Domecq de chez Galon. Je n’ai pas très bien dormi dans la nuit avant qu’arrivent les vaches. Ça a été un gros stress, parce qu’ici, il y avait encore quelques installations qui n’étaient pas prêtes pour les accueillir. Et moi en fait, il manquait l’eau. Donc en fait, moi je suis parti le lundi après-midi, le 4 décembre chez les frères Galon. On a embarqué les bêtes le mardi matin à 8 heures. On est parti en suivant. On est arrivé ici le mardi après-midi à 16 heures, et on a débarqué les bêtes en suivant avec énormément de monde du coin qui savait que le camion était arrivé. Et les gens sont venus voir ces vaches de chez Galon qui descendaient.
José Bats
Les vaches, c’est une chose, ça va très vite au déchargement. Mais par contre, c’était le taureau qu’on n’a déchargé que le lendemain, il est resté dans le camion. Et là, on s’est dit, attention, il va descendre tout seul. C’est la première fois qu’on manipule ce genre de bétail, donc on a pris toutes les précautions. On a mis des barrières un peu partout, et il est descendu, il a regardé un petit peu à droite et à gauche. Puis, il est parti, il est allé joindre les vaches, mais alors très calmement. On s’attendait à tout, mais sauf à ça, c’est-à-dire qu’il a dit, c’est ici, c’est mon domaine, je suis chez moi, voilà.
(Bruit)
José Bats
Il a fallu réfléchir à l’alimentation surtout, et on a hésité un peu au départ. Bon, on est sur du foin, mais on cherchait bien sûr à une nourriture, puisqu’on n’est pas agriculteur, on n’avait rien sur la main. On a fait plusieurs essais avec de l’aliment. Ensuite, on a trouvé vraiment celui qui convient maintenant le mieux, le bétail se porte bien, les naissances se passent bien. Donc là, on a trouvé le rythme, et le bétail s’est acclimaté.
Guillaume Bats
L’alimentation en fait comme ici, c’est de l’herbe qui est beaucoup plus pauvre qu’en Camargue. Puisqu’en Camargue, ils ont l’herbe de Crau, qui est une herbe assez riche. Et lorsqu’ils donnent du foin de Crau, ils ont besoin d’en donner beaucoup moins que nous, et ils ont besoin beaucoup moins d’aliments. Nous au contraire, ici, il faut qu’on donne des quantités de foins assez importantes. Dans l’aliment, on y a mis ce qu’on ne trouve pas dans la terre ici, donc les sels minéraux et les oligoéléments. On a fait rajouter de la luzerne aussi, puisque c’est quand même compliqué d’en trouver ici. Après, bon, quelques petites choses qui resteront secrètes pour l’instant, puisqu’on a trouvé une formule que personne n’a pour l’instant, donc faire moins dans le coin. Donc, on va essayer de se la garder un peu pour nous.
(Bruit)
Guillaume Bats
Les premières naissances qu’on a eues là fin de l’année 2007, début 2008, les premiers mâles, on va prévoir de l’ [inaudible] en privé, pour vraiment être sûr de ce qu’on a ici ; et ne pas prendre le risque de sortir d’abord dans une arène, et que ça soit une catastrophe. Donc, on va plutôt le faire en privé. Donc, on va dire que les premiers novillos de Casa Nueva qui sortiront dans l’arène, pas avant l’horizon 2011. Pour l’instant, on a vraiment envie de travailler en non-piqué. Moi, c’est ce qui m’attire le plus, parce que c’est surtout au niveau de la mobilité. Et c’est une forme de tauromachie que j’aime beaucoup. Un non-piqué, ça permet de découvrir pas mal de jeunes, et puis voilà, ils arrivent avec cette fraîcheur les jeunes, qui font qu’ils n’ont pas le même regard qu’un torero aguerri sur le taureau. Alors des fois, c’est le contraire, c’est qu’ils manquent de technique pour vraiment exprimer tout ce qu’a le novillo. Mais moi, j’aime bien un peu cette notation de limite un peu école taurine de novillada de promotion comme on disait autrefois. Donc pour l’instant, non, on ne se pose pas la question de la novillada piquée ou de la corrida. Je crois que ça serait un peu trop précipité et prématuré de penser à ça, alors qu’on vient à peine de créer cette ganaderia.
(Bruit)
Jean-Michel Mariou
Voilà, Tercios, c’est terminé pour aujourd’hui, on se retrouve dans 15 jours. Il sera temps alors de faire un point complet sur les ferias de Nîmes et de Vic Fezensac qui se déroulent en ce moment et jusqu’à lundi soir. D’ici là, vous pouvez nous retrouver sur internet, sur le site de Tercios, pour revoir les trois dernières émissions et consulter toutes nos rubriques. À très bientôt !